Date : 04/05/2022
Le management des ressources est devenu une question critique face aux pénuries de main d’œuvre et à l’évolution des attentes des salariés.
La crise sanitaire, la crise climatique et la guerre en Ukraine questionnent chacun. Elles modifient la hiérarchie de nos valeurs.
Les mobilités se développent y compris sous la forme d’un mouvement dit de grande démission qui se répand sur toute la planète.
Face à des difficultés d’une ampleur inconnue depuis près de 50 ans, les employeurs sous tension pourraient être tentés de faire un peu plus de la même chose avec un peu plus de frénésie…et rater l’opportunité de repositionner leurs politiques de management des talents.
Le travail n’est pas un objet de transaction, il est la partie essentielle du projet de vie de chacun. Il est temps d’enrichir nos politiques et pratiques de management des talents.
Une vision stéréotypée du marché du travail réduit son fonctionnement à une question de régulation entre offre et demande.
L’équilibre de ce marché se ferait en fonction de la rémunération.
Sans remettre en cause l’importance de la rétribution dans le choix des employeurs et des salariés, il existe d’autres éléments de motivation à prendre en compte.
Cela a toujours été vrai, et cela s’amplifie du fait de l’impacts des crises traversées et d’une situation plus favorable aux candidats qu’aux employeurs.
Si on prétend quitter un emploi parce que l’on a trouvé mieux, on le quitte essentiellement parce qu’il ne correspond plus à ses attentes en particulier dans la relation avec son hiérarchique et son équipe. On aspire à vivre autre chose de plus satisfaisant.
On rejoint une entreprise, on quitte une équipe et son manager ! On cherche une nouvelle expérience pour satisfaire son ambition et révéler des talents que l’on estime peu exploités.
L’envie, la force de vivre qui se dégagent ne peuvent pas être uniquement satisfaites par des contreparties financières. Retenir ce n’est pas améliorer une transaction établie c’est permettre à chaque salarié d’éprouver le sens de son engagement dans un temps long.
Recruter ce n’est pas faire une offre attrayante…en comparaison avec d’autres offres.
Recruter c’est soutenir un engagement qui permet à un candidat de se projeter dans une aventure professionnelle, un parcours de développement. Le candidat doit s’estimer renforcé par ce qu’il obtient et par la prise en compte de sa singularité dans une perspective de développement personnel et professionnel.
L’erreur la plus communes dans les politiques de rétention et de recrutement est de positionner l’offre de l’employeur uniquement en termes de contreparties et de manière conjoncturelle dans le cadre de procédures dites de sélection.
Le meilleur levier est d’engager le salarié ou le candidat dans un processus continu de développement d’un parcours professionnel portant l’estime de soi et le sentiment d’utilité notamment.
Salarié et candidat attendent des « employeurs » qu’ils les remettent au centre du jeu à partir de leurs propres attentes à eux et non l’inverse comme dans une période récente.
L’une des erreurs portées par le modèle du marché est de considérer que chaque interlocuteur propose à l’autre des contreparties qui détermine sa décision.
En réalité, le salarié ou le candidat sont dans des processus longs de choix et d’arbitrage qui prennent en compte leur histoires de vie et leurs projections, qui donnent un sens à la vie.
Le concept de sens doit être revisiter.
Le sens n’est pas une promesse de l’employeur proposé aux salariés et candidats.
L’entreprise à un projet une mission, une responsabilité, des engagements responsables qui donne de la consistance à son ambition et qui la rendre attractive.
Le sens se construit non pas par une adhésion à un projet extérieur résumé dans des messages.
Le sens est un processus de socialisation partant de l’individu lui-même. Le sens se construit dans les situations réelles. Chaque situation est l’occasion de relier ou non des convictions et des actes et leurs impacts.
Le sens que l’on attribue donne de la motivation à entreprendre et relie la vision, l’ambition et les gestes du quotidien.
Pour aller plus loin, je conseille de suivre les travaux de Serge Perrot de paris Dauphine et de lire notamment ses contributions au sein de l’Observatoire de l’Engagement.
Reprenons et alimentons un premier niveau de réponse aux 3 questions de départ :
7 premières pistes concrètes à fort impact :
7 premières pistes concrètes à fort impact :
Le management des talents a été développé de manière très normative et a été développé par des techniciens.
Ceux-ci ont à acquérir un cadre de référence centré sur la personne et plus seulement le travail attendu et les métriques associés.
Il s’agit d’une évolution cruciale pour la fonction RH mais aussi pour le management de l’entreprise.
La RH est passée en quelques décennies
Pour alimenter le débat et pour en savoir plus sur notre offre : "réaliser votre stratégie par vos talents".
Christian Darvogne
Associé Co.Devenir