Date : 02/04/2024
Passivité et manque de courage engendrent plus de contrôles et de processus. En ce faisant, plus de passivité et de désengagement... Comment inverser cette funeste tendance ?
Il est manifeste pour les observateurs actuels que nombre d’entreprises renforcent leur contrôle sur les salariés pour faire face à la complexité et aux aléas de l’environnement. C’est même grâce à ce contrôle accru que les performances opérationnelles et financières progressent. Alors pourquoi s’en priver ? Le contrôle des salariés en télétravail par 63% des entreprises françaises, selon le Figaro du 24 février 2024, n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Du côté des salariés, deux camps se dessinent. Rien de nouveau, certains cherchent une place pour agir au sein de l’organisation et les autres la trouvent en dehors de l’entreprise, en se désengageant plus ou moins subtilement de leurs responsabilités.
Une réceptionniste qui n’a pas pu venir travailler un matin parce que son chien était malade ? Ce genre d’incidents, aussi anecdotiques soient-ils, illustre parfaitement le désengagement latent qui règne dans nos milieux de travail. Ces attitudes de désengagement poussent les directions à mettre en place des processus, qui, in fine, réduisent encore davantage la marge de manœuvre des employés.
Mais quel est le contrôle le plus efficace, si ce n’est celui intégré tout au long d’un processus industriel, via des systèmes informatiques, ERP, procédures ?
C’est une loi de la systémique : le système de l’entreprise rétroagit, le système du salarié également
Dans l’entreprise, comme dans la cité, les “Aquoibonistes” (de “à quoi bon se prendre la tête”) sont de plus en plus nombreux.
Cet état d’esprit défaitiste se manifeste (ou pas…) chez de nombreux salariés. Passivité, manque d’initiatives, centration sur soi, sont également à l’origine du non-respect des engagements : “J’ai oublié, désolé...”, « c’est pas ma faute » ou “ce n’est pas grave...” Pas grave, peut-être, mais jusqu’à quand ? Du côté des entreprises, que préfèrent-elles ? Une passivité docile et sécurisante ou une activité dérangeante mais créatrice de valeur ?
La passivité docile est adaptée pour des activités très "processables", depuis l'industrie qui a inventé le taylorisme jusqu'au commerce et services après-vente "mis en boîte" remarquablement par les CRM. Les initiatives restent alors l'apanage de ceux qui pilotent outils et processus. Les autres son,t – presque – interchangeables.
La création de valeur continue est adaptée à des activités moins processables mais aussi en complément des processus. C'est le cas des activités de services. Les absences répétées de la réceptionniste peuvent conduire à installer une boîte à clés qui dégradera la qualité de service En complément des processus, l'intervention humaine dans la relation client apparaît comme souvent indispensable et valorisée par les clients.
L'équilibre entre processus et automatisation d'un côté et humanité est essentiel pour créer de la valeur durale, ressentie comme telle. Gagner c'est bien. Avec la manière, c'est mieux. Voici 5 clés pour éveiller l’engagement et stimuler l’initiative :
Avec ces 5 pistes les aquabonistes passeront progressivement un peu plus à l’action. Et ils y trouveront des satisfactions, de la confiance en leur capacité d’agir et de l’estime de soi.