La complexité, cela peut être tellement simple !

Auteur : Emmanuel Lavergne

Date : 13/01/2025

Régulation et complexité

Savez vous pourquoi la place de l’Etoile, qui est l’une de celles où il y a le moins de régulation est aussi l’une de celles où il y a le moins d’accidents ?

Tic tac tic tac….

Rassurez-vous, beaucoup de dirigeants cherchent en vain… Réponse en fin d’article !

Complexe ou compliqué ?

Ce qui est compliqué est ce qui peut se décomposer en composants et qui peut se modéliser, se mettre en plan. Un moteur de fusée est compliqué

Ce qui est complexe est enchevêtré, les éléments éventuels sont mélangés et le tout ne peut être modélisé ou planifié. C’est « comme ça ». Un  plat de spaghettis est complexe.

Pourquoi c’est important ?

Toute équipe est confrontée à la complexité de son environnement fait de règles, de composants et de parties prenantes que chaque action met en mouvement d’une manière qui semble erratique.

Certains ne comprennent plus, sont perdus, ont le sentiment d’une perte de contrôle et, pour se protéger, se désengagent ou redoublent d’efforts qui les conduisent au burn-out.

Et vous, comment faites-vous lorsque vous avez l’impression  que « ça vous échappe » que vous «êtes « perdu » ?

6 principes pour gérer la complexité

Dans leur ouvrage Smart simplicity, Yves Morieux & Peter Tollman mettent en avant quelques principes pour nous sentir à l’aise dans la complexité.

  1. Comprendre ce que font vraiment vos équipes
  2. Renforcer les intégrateurs (managers qui favorisent la coopération, et simplification des niveaux) : Toyota
  3. Augmenter la quantité totale de pouvoir (Responsabiliser les gens, réduire les règles et stimuler l’autonomie – Netflix)
  4. Accroitre la réciprocité (stimuler  gagnants-gagnants)
  5. Étendre l’ombre du futur (montrer aux personnes les conséquences de leurs actions)
  6. Récompenser ceux qui coopèrent. L’échec est sanctionné seulement quand on ne demande pas d’aide (Lego)

 

Linguni alla vongole. Complexe, mais simple à préparer et tellement bon !

 

Trois exemples d’entreprises qui simplifient le management

Le management est par essence complexe : il parle de comportements humains. Alors pour y voir clair, des entreprises ont mis l’accent sur ce qui leur semblait important afin que les acteurs vivent bien cette complexité. En voici 3 exemples.

Les 4 interdits d’une ETI du BTP. Pour éviter les excès de procédures, il n'y a pas de règles internes. Pas d'obligation managériale mais seulement 4 interdits affichés :
- ne pas dénigrer ou faire preuve de malveillance ou de malhonnêteté
- privilégier l'intérêt particulier au détriment de l’intérêt commun
- adopter des attitudes claniques ou de clientélisme
- dissimuler les difficultés et les risques.

Ils ne sont pas négociables. Tout le reste est possible. Et le reste, ça fait beaucoup. Beaucoup d'esprit entrepreneurial, d'initiatives, de délégation, de croissance raisonnée, et de fierté.

Il y a bien sûr des règles. Mais ce sont celles du métier : le savoir-faire et l'expertise. Heureusement !

Les 4 étapes du management efficace dans une grande entreprise industrielle multisites

On se questionne chaque mois en équipe pour savoir si on aurait mieux fait si on avant appliqué davantage les 4 étapes d’un management efficace et responsable, sur 4 dimensions.

  • Des objectifs clairs et acceptés
  • Des moyens bien
  • Un soutien continu de la hioérarchie, sans micro-management
  • Un feedback constructif après

 

Outre le retour d’expérience et la qualité de la communication interpersonnelle, le renseignement en réunion avec Google Forms de ces pratiques permet d’en assurer la diffusion et d’apporter du soutien là où c’est nécessaire.

3 principes cardinaux d’une ETI dans la gestion RH, 3 principes clés sont déclinés internationalement pour favoriser les comportements liés : l’objectif commun, la coopération, l’autonomie.

  1. Client is your North Star
  2. Act like an owner
  3. Always listen to your associates

Que ce soit dans les prises de décision ou l’action le rappel de ces principes permet de s’élever au-dessus des contingences qui créent la complexité.

Et pour l’Etoile ?

Vous allez enfin savoir… Il y a deux situations de Carrefours

Le carrefour protégé, par des feux, où l’action des acteurs est placée sous contrainte afin de créer un flux linéaire rationnel. C’est le monde des règles, des processus et des SI.

Le carrefour aménagé où la gestion des marges de manœuvre des acteurs est favorisée afin d’optimiser les flux. C’est le monde de la responsabilité, avec le facteur humain.

Et voici les 3 critères font que le carrefour aménagé permet justement aux automobilistes impliqués de s’en sortir très bien :

  • Une finalité partagée. Pour l’Etoile, s’en sortir le plus vite possible et sans anicroche
  • Une stimulation de l’autonomie de chaque acteur. A telle enseigne que, en cas d’accident la responsabilité est partagée
  • La recherche de visibilité favorisant l’anticipation. Oui même avec l’Arc de Triomphe en plein milieu, on voit les autres voitures de loin.

 

Et vous, quels sont les buts communs bien clair pour chacun ? Comment chacun est-il encouragé à s’adapter en interdépendance ? Et comment (vous) donnez-vous de la visibilité pour anticiper ?

La simplexification ?

S’élever au-dessus de la complexité en appliquant ces quelques règles est essentiel pour se mouvoir avec aisance et succès.

Pourtant certains ont lancé à la suite de John Maeda avec son livre « The laws of simplicity » un mouvement destiné à concilier simplicité et complexité. Il fera l’objet d’un prochain article.

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Article écrit par Emmanuel Lavergne

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